Danser à Lughnasa
De Brian Friel (texte français : Jean-Marie Besset) - Théâtre
Mise en scène : Guy Freixe
Théâtre du Frêne - Paris
Présentation
Il s'agit de I'oeuvre la plus populaire de celui qu'on appelle parfois le
Tchekhov de l'Irlande.
Été 1936, cinq femmes, cinq soeurs, les Mundy, âgées
de 26 à 40 ans, vivant toutes sous le même toit, à la
campagne, au coeur de l'Irlande. L'aînée, institutrice, est la
seule qui possède un emploi; la cadette, la seule qui a un enfant,
Michael. Elles ont l'habitude de vivre sans hommes. Seul le père de
Michael trouble parfois ce huis clos familial. Or, un oncle missionnaire,
malade, revient d'Afrique vingt-cinq ans après, moins détonateur
que témoin des tourments d'un clan à son tournant, tout proche
de l'implosion...
[+] Guy Freixe
" Avec " Danser à Lughnasa" de Brian Friel, j'ai eu
le désir de retrouver la dramaturgie irlandaise, ses passions et son
exaltation, sa poétique d'un ailleurs entrelaçant réel
et imaginaire.
Le passé comme ailleurs. Le narrateur se souvient, les personnages
de l'enfance prennent vie grâce à la magie des mots; mais l'enfant
de sept ans qu'il était alors est seulement évoqué, sa
présence reste en creux, à emplir seulement par l'imagination.
La radio comme ailleurs. Par la musique, c'est à la fois à un
monde secret auquel on accède - celui d'au-delà des mots et
des tabous, où le corps laisse parler le refoulé - mais aussi
à cette Amérique qui arrive par les rythmes syncopés
du jazz des années trente. L'Afrique comme ailleurs. Le Père
Jack, le frère missionnaire de retour d'Ouganda, évoque les
cérémonies africaines où l'on danse pendant des jours,
où l'on ne sait plus où l'on est, où le divin et le familier
cessent d'être opposés.
L'ailleurs de chacune de ces cinq soeurs, repliées sur cette terre
dure du Donegal, solitaires et assoiffées d'amour.
L'ailleurs enfin de cet au-delà de la vie, de cette aspiration spirituelle,
de ce dépassement de soi vers "on ne sait quel ailleurs"
dont nous parle sans cesse Brian Friel.
C'est de la fragilité de la vie, de la puissance des espoirs et des
rêves, de la dureté des épreuves qu'est faite cette pièce
où domine le Temps, ce grand sculpteur. »
Formé par Jacques Lecoq à "L'École Internationale
du Mime-MouvementThéâtre", Guy Freixe rejoint en 1981 le
Théâtre du Soleil dirigé, par Ariane Mnouchkine, avant
de commencer sa carrière de metteur en scène, d'abord à
l'étranger (Norvège, Canada) puis en France. Il fonde à
Paris, en 1988, la compagnie du Théâtre du Frêne qu'il
dirige et dont il signe les principales mises en scène. En parallèle,
il consacre une partie de son travail à la formation théâtraie
en dirigeant de nombreux stages professionnels et en collaborant à
partir de 1993 avec les IUFM de Melun puis de Créteil.
Le Théâtre du Frêne s'est défini dès sa
création comme une aventure artistique dans laquelle la notion d'équipe
est centrale.
Depuis quatorze ans, la Compagnie privilégie la recherche d'un théâtre
populaire affirmant la théâtralité et la priorité
donnée au jeu de l'acteur. Elle travaille essentiellement dans le cadre
de résidences, en lien avec les réalités sociales d'une
ville
[+] Brian Friel
Auteur irlandais né en 1929, il devient instituteur en 1950 après
avoir quitté le séminaire. C'est en 1958 qu'il s'essaie à
la forme dramatique en produisant deux pièces radiophoniques pour le
service de la BBC de Belfast. En 1964, il remporte un grand succès
au festival de Dublin avec" Philadelphia, Here I come ". Avec un
acteur de Belfast, Stephen Rea, il fonde en 1980 la" Field Day Company"
où il combine représentations théâtrales et publications
de textes d'intellectuels nationaux et internationaux sur la crise en Ulster.
En 1990, il monte pour la première fois" Danser à Lughnasa
" à l'Abbey Theater à Dublin où la pièce
connaîtra un grand succès (ainsi qu'à Londres et à
Brodway) auprès du public et de la critique. En 1993, " Molly
Sweeney " se joue au Gate Theater à Dublin, Brian Friel quitte
la compagnie Field Day qui cesse d'exister .
[+] Extraits de presse
" Secondé par des comédiens d'une carrure surprenante,
Guy Freixe nous offre un spectacle où tragique, tendresse et joyeuse
véhémence sont intimement liés. Du théâtre
grand public d'une qualité exceptionnelle. "
J. Schidlow, Télérama
" Admirable scène où les corps se déchaînent
dans une danse endiablée, païenne, sensuelle, animale, qui dit
les frustrations et les désirs... Friel brosse des portraits hauts
en couleur, interprétés par des comédiennes de tempéraments."
C. Denaille, Zurban
" Cette comédie se savoure comme une vieille carte postale...
A travers le texte de Brian Friel tout en poésie et en émotion,
leur histoire vous envoûte littéralement. Ces femmes sont belles'
tout simplement. Elles ont de la trempe et du Coeur. Elles vos touchent par
leur solitude et leur formidable appétit de vivre. Mises en scène
par Guy Freixe dans un décor original. ces comédiennes sont
tout à fait admirables. "
L. Rocquigny, Pariscope