Si le travail de Marie-Pierre Bésanger représentait une nuance de l'Arc-en-ciel des possibles de La Luzège, ce serait le bleu. Une couleur du bord, de la marge.

Ce travail singulier, qui développe ses langages au rythme des créations, est l'une des voix cardinales de notre aventure, il est de ceux qui contribuent à construire au fil des ans l'identité de La Luzège.

Marie-Pierre y suscite une conversation fructueuse, sensible, poétique, entre le son, l'espace, les acteurs, la lumière et le texte. Comme la recherche d'une langue enfouie.

"Les parents, c’étaient des étrangers qui étaient arrivés à Vitry, depuis près de vingt ans, plus de vingt ans peut-être. Ils étaient des chômeurs, ces gens. C’est à Vitry aussi que leurs enfants étaient nés. On leur avait attribué une maison, deux pièces, chambre et cuisine, jusqu’à ce que - un enfant arrivant chaque année - la commune ait fait construire un dortoir en matériau léger séparé de la cuisine par un couloir. Dans ce couloir dormaient Jeanne et Ernesto, les aînés des sept enfants. Dans le dortoir les cinq autres..."

Marguerite Duras