Le principe solitude est composé de deux soli et d'un duo choisi parmi cinq propositions de la compagnie. Comme une façon de faire pivoter la statue de la figure humaine, d'en contempler les facettes, de la mettre en mouvement, de constater chaque fois le mystère, son épaississement.
"Que fait un homme ?", solo écrit pour un circassien spécialiste du mât chinois, est une métaphore de la verticale humaine ou de sa tentative, un chemin de croix, le franchissement de la marche, son trébuchement, une danse parfois.
"La pratique de l'ombre" est un duo qui aborde une réflexion sur la pratique de l'autre, autre corps, nous-mêmes, comme une ombre violente.
"La reconstruction de Vénus" transcende le corps féminin et sa mise à nu.

Heddy Maalem a créé en 2004 un "Sacre du printemps" qui a fait date et que nous avons aimé plus que de raison.
Cette dernière soirée au Gour Noir nous permet d'entrouvrir une nouvelle porte pour les années futures, de poser un regard plus sensible, à travers la danse, sur le corps et ses langages. C'est une sorte d'écho, une façon d'envisager le mystère de l'humain par-delà les mots.

"Le travail d'écriture chorégraphique du solo est de loin le plus difficile et le plus passionnant. Depuis quelques années, certains danseurs se sont attachés à mon travail. Ce sont des interprètes, c'est-à-dire qu'ils sont capables de prendre toute leur part dans un travail de création. Quel couple étrange nous formons. J'ai souvent été agacé par ce débat spécieux sur la situation d'oppression qui en résulterait. S'il y a un "deus ex machina", ce n'est certainement aucun des protagonistes. L'un comme l'autre se doivent d'être "désemparés", perdus dans la forêt des signes, se mouvant avec précaution pour trouver le passage."

Heddy Maalem