Un père (mécanicien) et son fils (auteur de théâtre) se parlent tout en réparant la "mobylette" en panne. Dans le garage, les mains dans le cambouis, le mécano questionne l'écrivain, l'écrivain répond au mécano. A travers le regard curieux sur le métier de l'autre, se tissent les questions de la filiation et de la création théâtrale. Dans une série de fragments livrés à des spectateurs assis en rond, le texte croise les conversations sur le théâtre et les fiches techniques du 103 Peugeot dans une musique tendre et impertinente.

Ici, la mécanique théâtrale rencontre la mécanique tout court.

C'est alerte, décalé, parfois furieusement drôle et toujours sensible. Un rapprochement des mondes à remettre sans cesse au travail.

Nous avons découvert le travail de Jean-Philippe Ibos et de son équipe l'an dernier, un dimanche après-midi dans le secret d'une salle des fêtes de la Creuse. La qualité de la rencontre de cette dramaturgie contemporaine avec le public d'un bout de campagne nous a conquis. La finesse, la légèreté et la profondeur de cette conversation improbable avaient ce jour-là enchanté plusieurs générations. Depuis, nous avons accueilli une mise en espace de "Quelques certitudes" du même auteur.
Une affaire à suivre, donc.

LE PERE : Tu prépares quelque chose en ce moment ?
LE FILS : J'écris.
Le PERE : Tu écris quoi ?
LE FILS : J'écris une pièce.
LE PERE : Ca parle de quoi ?
LE FILS : J'en suis au début Sourire. Temps. Et toi le boulot ?
LE PERE : Tu sais bien. La mécanique c'est la mécanique. Du cambouis, du cambouis et du cambouis.
Sourire. Ca m'intrigue beaucoup ton théâtre. Je te l'ai dit déjà ?
LE FILS : Tu le dit à chaque fois, papa.
Sourire
LE PERE : Tu m'intrigues beaucoup, mon fils.
LE FILS : Toi aussi, tu m'intrigues.
Sourires...
Extrait de "Mobylette"