Depuis ses débuts, il a souvent multiplié les expériences dans divers domaines musicaux, passant de formations instrumentales très traditionnelles à des formules plus métissées de la musique médiévale à l’improvisation électroacoustique. Il compose pour la danse contemporaine, le théâtre, le conte musical… Sa passion pour la musique traditionnelle ne l’empêche pas de briser l’image folklorique de la vielle à roue.

Ce musicien nous confie : « Jusqu’à présent, mon travail de musicien s’est toujours fait au sein de formations plus ou moins importantes. Jamais seul. L’expérience du solo m’ouvre de nouvelles perspectives et me donne des envies de partages plus intenses, de rapport plus direct, d’autre chose. J’ai élaboré mon langage musical et mon jeu sur la vielle à roue à partir d’éléments puisés dans différentes musiques… traditionnelles bien sûr mais pas seulement. Dans plein d’autre chose… Ce projet me permet de faire partager le voyage… »

Marc Anthony ne voulait pas faire une succession de pièces musicales sans articulation. Philippe Ponty et lui ont décidé de travailler ensemble sur une série de textes courts d’auteurs. A partir d’anecdotes, le metteur en scène a aussi écrit deux textes à partir d’anecdotes du musicien. En acceptant la contrainte d’un jeu assis, assez statique, ils ont travaillé sur la cohésion entre musiques et textes afin de mettre en lumière un univers personnel.

La présence de Marc Anthony à La Luzège s'explique bien moins par ses formidables qualités d'instrumentiste que par l'incertitude et l'authenticité de sa tentative. Marc est de ces spécialistes d'ordinaire peu loquaces, voir timides. Et le voilà qui parle, qui tente de dire le mystère de son rapport à cet instrument complexe, la vielle à roue, qui l'accompagne depuis trente ans. Il en appelle pour cela aux poètes et à sa propre parole, et ce faisant il sort de ses sentiers battus.